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Diaphane

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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:08

~un gros ouvrage relié~

A chercher l'inspiration partout , dans tous les recoins même les plus obscurs d'un esprit désormais avachi par les ponts d'or qu'elle bâtit sans relâche , par les tours qu'elle érige , par les murailles et les dents-de-dragon dont elle s'entoure , par la force de la fatigue , je n'ai rien trouvé d'autre que du sable , que de la poussière .

Le dernier absolu qu'il nous reste est la mort .

Comme le poète qui se prétend abandonné par ses muses , ses charmantes aimées qu'il caressait en songe , avachi dans les calmes nuits , au bord d'un lac improbable , dans les plus tendres moments de ses songes endormis , où je le regardais , semblable à un enfant , cherchant à embrasser la divinité et s'oublier dans l'ivresse , oublier qu'il était un homme , qu'il était constitué en majorité de viande et d'eau . Puis je l'ai vu mourir .

J'ai vu les terres changer mille fois , sans rien pourtant en comprendre , les saisons se succéder et les vies s'éteindre alors que d'autres balbutiaient à peine leurs premiers mots , entrecoupés de cris et de sanglots , ces derniers se mêlant aux derniers râles des mourants , à la solitude des soldats , oubliés par la guerre et par le prestige , qui mourraient désespérés au milieu de le Bête qui crie et ravage , qui pille et saccage , La guerre . Seul fils que les hommes ont su mener à travers l'histoire . Lui également , je l'ai vu mourir .

A regarder mélancoliquement le temps qui défile , à chercher à y voir là quelque chose de splendide , de mystique , on n'y décroche souvent que la révélation de sa propre illusion . Chercher à idéaliser , chercher à se sauver , et agrippant de toutes nos forces un rocher crée par nous de toutes pièces . Malheureusement il est nourri de nous-même , de notre chair et de notre sueur . Et contre les flots du temps , contre l'abîme qui nous engloutit au moindre regard , contre le vent et la colère , il y a mieux . Et nos illusions aussi , meurent .

.


Mais aujourd'hui est un jour différent , elle le sait . Ne me demandez pas pourquoi , elle le sait . Il parait que l'on voit la vie autrement lorsque l'on la regarde avec les yeux de la foi . Elle ne sais pas si c'est avec ceux-là qu'on les regarde , elle n est pas croyante . En tout cas ces deux yeux là sont grands ouverts . Peut-être qu'elle souhaite voir quelque chose de différent entre eux . Mais dans ce cas , c'est une aspiration naturelle de l'être humain qui le pousse à imaginer quelque chose de beau , puisque le monde ne le lui donne pas . La conscience est donc sauve , ouf .

La journée a commencé normalement . Un réveil laborieux , en colère , les yeux percés par la lumière du jour qui s'était insinuée dans la pièce en cascades bouillonnantes et pures , les gestes , les vagissements de quelqu'un qui sort du sommeil . Aujourd'hui , elle avait raté un des quatre barreaux de l'échelle qui lui permettent symboliquement de passer du monde des rêves au monde réel . En fait il s'agissait d'un moyen d'accès assez astucieux à son lit bateau , une vieille construction branlante qui lui avait plue mais qui tombait chaque jour un peu plus en ruine . Il en allait de même pour sa vie entière , bien qu'elle fut parfaite au demeurant .

S erait-ce un rêve , une chimère
O ù encore un moyen que la douleur
U surpa , depuis le jour où , fragile
V ous m'avez vu sortir du ventre de ma mère
E teignons les lumières , voulez-vous me croire ?
N os nuits étaient belles , et les lueurs
I mmobiles veillaient sur nous jusqu'au soir
R empli d'amour , mon coeur pleurait sa joie
S ais-tu .. de ce jour lointain , j'entend encore la voix

D e tous ces instants , partis avec l'hiver
E mportés dans la nuit , fondus dans l'éternité

T out me revient avec la force d'un éclair
Ô instants emplis de mon envie passée
I rradiez mon âme , que je chante votre magie

("Jolis mots , doux vers , chimères devant la réalité
Paradis , Enfer , je me fiche de tout , pourvu que mon âme
Lorsqu'elle brûle , éclaire !")

Et son coeur battait , et elle l'entendait battre . Tout en lui palpitait d'une sorte d'attente intolérable . Tout lui paraissait paré de couleurs que jamais auparavant elle n'avait pu voir , la poussière déposée en couche légère sur son bureau d'écriture déserté depuis longtemps lui inspira un respect infini . L'ambition , pour un être mortel fragile et rongé par les vicissitudes , cette ambition de vouloir construire quelque chose , malgré la conscience de sa faiblesse . Et construire encore n'est pas le bon mot car certains mènent une vie chaotique et désordonnée . De vouloir créer .
Il y avait un monde nouveau , la Terre entière avait changé et elle seule s'en apercevait . Chaque moment revêtait une singulière exaltation .

("A New world , a new day to see") Björk-New World .

L'aube l'enveloppait et elle était bénit par elle .
L'éveil du soleil l'emportait sur d'aveuglantes ailes .
L'instant d'aimer était celui-là même
Qui a ses pieds , dès qu'elle l'évoquait
Mourait .

Le crépuscule s'insinuait déjà
Et murmurait à son oreille son chaotique bavardage
Persifleur amusé
Figurait à l'homme le monde comme une immense cage
Dont il dorait les barreaux , dans un labeur sans trêve
Dans le seul but , monsieur , d'avoir droit à instant de rêve !

Puis la lune , tacite amie , celle qui veillait Faust assoupi
Par son immobile majesté , le noyait de lumière
Quelques rayons irradiaient l'être infini
Offrandes de l'immuable et délicieuse sphère
Quelque chose s'achevait , le temps était ici
Pleurer va encore , mais languir , c'était fini
Il fallait brûler , et se consumer encore
Enboîter le pas au temps , l'y précéder même
Dans l'instant présent , l'esprit de rêve parsème
Les journée de ciel bas , d'orages sans colère
D'hommes las , aux yeux rivés vers la Terre
Et un instant près du feu , blottis dans la laine
La tiédeur des champs , dans leur ivresse malsaine
Puis le soleil , l'impérieuse lumière
Qui ruisselait même à travers nos veines
Lorsque , assourdis par l'astre au sommet de sa gloire
Trônant dans le ciel , limpide , palais d'ivoire
Nous cherchions encore "quelles nouvelles graines ?
Quelles nouvelles flammes pour faire vivre cet espoir ?

.

Elle avait cherché dans l'opprobre , dans la souillure des vivants
Des raisons de détester la vie ,
Mais dans les longs rubans dorés
Dans ses reflets éclatés
Dans un sourire , même arraché
Et ce jour-là , j'allais oublier
Où elle s'était nonchalamment adonnée
Au sommeil
A la merveilleuse toile
Qui lui offrit au réveil
Ce lac mordoré , baigné de rouge
D'ocre , de feu et de larmes
Le jour était tombé
Et son sang coulait
Sans que rien ne bouge
Sans même le bruit d'une arme .
Où , je m'en rappelle , elle se mit à gémir
A pleurer , pour ensuite s'enfuir .
.

Elle chercha la beauté , et son coeur devint ouvrage
Aux autres vivants , évoquant l'Enfer
Les Anges , l’Art , le Vulgaire .
Elle leur apprit à se conduire , à tenir une cuillère
Mais le coeur vide , s'abandonna à la colère
Arracha tentures et tableaux ornés
Congédia maîtres et élèves dévoués
S'en fut en larmes , pauvre démente
La mains tendue
Dans le vide , tendue
C'est terrible , évidemment .

.

Mais elle avait perdu la raison , et le savait .
Qu'importe ce qu'il fallait ou non dire
Entre ses mains , c'était la lumière
Et les ouvrir , c'était s'aveugler
Mais c'est aujourd'hui qu'il fallait vivre
Hier est mort , et demain , sous notre nez
N'est une menace que si l'on veut bien
Remettre à demain l'éternité .
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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:08

La rue s'anime. Le jour consent à se lever. Le jour apparaît, la rue fourmille déjà.

Les passants glissent, leurs regards effleurent à peine mon visage. Je les sens, je sens leurs regards crochus, je sens leur attention percer mes défenses, je sens la précipitation de mes nerfs en un geyser de pulsions diverses. Je sens la folie qui émerge de sa noire tanière. Je sens l'air frais du matin ...


La rue se déroule à mes pieds, elle change d’allure, elle se déroule au loin, sautille de colline en colline, par delà l'horizon blanchissant, en ces premiers jours de printemps. J'existe dans le regard des badauds. Je danse et ris dans leurs yeux, à l'extérieur de ce corps éprouvé, dépravé.

Mais ils ne m'intéressent pas.

Je poursuis, dans un chemin tortueux, et le parallèle se trace instantanément dans mon esprit. Il ressemble à mon itinéraire dans la vie. Il est sinueux, il est incertain, il se cherche, en somme. Dangereux, imprévisible et ... sombre. L'horizon rugit et le vent se lève. Il fait tourbillonner les premières feuilles pâles. Il fait vaciller les premières fleurs, fragiles, douces. Il fait chanter les arbres. Il me donne froid.

Le chemin se cherche, je tente de rassembler mes pensées.

La ville n'est plus qu'un point à l’horizon. Je connais cette piste. Elle me mènera vers la nuit. Et lorsque le nuit arrivera, je rebrousserai chemin, ayant repris mes sens, ayant saisi la stupidité de ma fuite, ayant changé le cap , dans une mer embrumée .

Je tente de ressentir un sentiment quelconque à l'égard du paysage somptueux que je découvre, à chaque tournant.

Rien.

Je tente de haïr tant de beauté que je ne peux pas aimer.

Rien, mais je sens que la colère s’éveille.

Les poings serrés, la gorge nouée, dans une intenable colère intérieure, inexprimable, invisible, mais si tangible, je marche à travers le paysage, je ne le sillonne pas, je le transperce.

Je m’assoie, sur le bord du sentier, cueillir quelques fleurs fraîches. Aucun sentiment, aucune réaction.

Je les embrasse sans émotion, puis les jette aux quatre vents.
J'ai croisé des fleurs.

Les rares voyageurs, marchands, notables, rôdeurs, m'évitent, évitent mes cheveux mélangés, évitent mes yeux vides et l'opacité d'une âme égarée.

La pulsation de mon coeur se tarit, et la haine s’engouffre. Une haine qui ne se déploie pas, qui se nourrit de sa propre rage, qui se concentre, augmente en densité, jusqu'à perturber les plus élémentaires fonction de corps. Une rage envahissante et sourde, tellement sourde ...

La peur arrive, alors que le soleil monte à l'assaut des cieux.

Je veux crier, je veux crier pour chasser les fantômes de ma prison, de leur corps, à moins que ça ne soit l’inverse.. je ne sais plus.

Je veux hurler à la mort, je veux entendre se rompre mes cordes vocales, sous la déferlante noire.

Pas un son, l'air frais me parcourt.

Le pays fane, les herbes fanent, la lande fane. Je ne vois plus rien, je ne sens plus rien.

J'avance encore, titubant sous les effets de ce que je crois être un délire de mon esprit.

J’avance, et rien ne se passe.

La nuit se poursuit, sous le soleil.

Est-ce que je reverrai la lumière ?

Je ne veux pas me noyer, je brûle de vie ... à moins que je suis déjà consumée ...

//Un jour le mur s’arrêtera.
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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:09

E lle peut bien souffler milles ans, la tempête
T imides et frileux, les hommes se couvrent .

J 'avance, et j'martèle de mon courroux acharné
E carlate les pierres disloquées des rues sales

B êtes et lâches , ils s'engorgent dans des grottes
A bsurdes, dans leurs abris tièdes de malheur
T oute la Terre peut s'effondrer, le déluge total
S e casserait la volonté sur ma marche furibonde

L es gouttes fendent ma peau creusée
E xténuée par les années sombres, à pleurer
S eche de larmes à présent, j'ai le sang glacial

P eut-être que la mort m'attend au tournant
A là prochaine intersection, mais dans mes yeux
V era-t-elle une volonté plus forte qu'elle ?
E lle pourra m'emporter, décharner ma substance
S era-t-elle jamais la même, après avoir écopé de ma rage ?

Ma rage, qui battra encore les pavés, sans moi.
Dans le corps d'un autre, dans son esprit
Dans chaque orage , pour chaque ennemi
Je suis le symbole et l'hôte de l'immondice

Je continuerai à marcher sous l'ombre
Jusqu'à ce que j'y sombre.
Pour de bon.

La flamme se consume elle-même
Mon sang se pulvérise contre les parois de mon corps
Voilà la haine qu'à présent je sème
Telle une ombre, silencieuse, je ne suis personne.

L'orage me rendra plus forte, même à la pointe de la mort.
Mes os frigorifiés chantent leurs mélopées sinistres
Ni les hallucinations ni les souvenirs ni même les torts
Ne priveront mes pas de leur véhémence, j'en veux au sort.
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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:09

A toi,

Je veux rattraper tes rires.
T'offrir mon coeur et mon âme
Tu m'as serré contre ton coeur
Lorsque plus rien n'avait de couleur.

J'ai eu peur de regarder au devant
Peur de la lumière des soleils aveuglants
Je me rappelle du meilleur et du pire .
Mais de toi je ne garde que les sourires

Je n'ai plus peur de me lever
Alors que mes ailes ont brûlées
Alors que je te vois voleter
De faire face aux cieux déchirés.

Pourquoi nous, jamais je ne le saurai ...
Je chanterai, avec toi, je chanterai, tu es l'horizon de mes aventures, tu es la fin de mes errances, un paysage de douceur, un décor lisse et calme.

Je n'ai plus peur des vents déchaînés
Et tu sais, je te sens encore
Même si tu virevolte vers tes étoiles
Ton sourire n'est pas mort.

Ton sourire ... Les étoiles..


Relisant sa production, la jeune elfe sombre inonda le parchemin de larmes, l'encre coulant peu à peu - effaçant l'un après l'autre les mots griffonnés à la hâte.
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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:10

Ma terre qu'au loin j'entends chanter
Si longtemps, si longtemps, ô infortune
Que je ne t'avais pas vue.
Une éternité s'achève ..
Mystique ou affaiblie,
Quelques lucioles (belles..) ce soir ont veillé la lune
Dans les herbes elles fêtaient mon retour
Mais la tête enfoncée dans les mains,
Au coeur de la nuit, je n'ai pu que pleurer
Pleurer, mourir et enterrer une vie ...

La nuit,
Dans son ventre doux, ses ombres molles
M'a accueillie
Larmes et rosées de mon coeur
Versées sur la Terre ou j'ai grandi !

Aujourd'hui me voilà, au sommet d'une dune
Voilà tes paysages, voilà ta magie
De cette terre mon esprit endolori
A toujours conservé les plus beaux contours.
Voilà mon visage, me reconnais-tu ?
Je l'offre aux eaux calmes, elles me montrent
A leur tour les années passées loin d'ici..

Le temps a laissé ses traces, je le sais
Mais au fond, je n'ai jamais, à travers ma vie
Quitté un moment cette terre, en songe

Les blés qui dansent, ici, devant moi
Dansaient également en rêve, toutes ces nuits..

Tout me parait magie, incroyable féerie
C'est si simple, mais dans mon âme,
Chaque teinte et chaque note
De ce paysage
Brûle et brille comme l'or
Du souvenir passé, éternel
Délavé, aux couleurs pâles et tendres
Les plus belles que savent retenir
Les yeux d'enfants..
Ô Shillen ...

Un tournesol qui se penche sur mon retour
Ma Terre! je sens ici reposer les cendres
De mon enfance endormie ...

Je marche sur un de tes chemins,
L'âme embrumée, le coeur plein
Plus près aujourd'hui du présent, plus près de ma vie
Les eaux claires descendent de la montagne
Que ne puis-je les devancer jusqu'à la plaine!
Courir comme une enfant, rattraper le temps
L'herbe perle, au loin j'aperçois d'autres routes
Vers mon avenir, sous un ciel lourd
Pour un si grave instant ...
Que sera la vie ?
Que sera la mienne ?

Les lucioles s'envolent, à présent,
C'est assez pleuré, me voilà revenue
Les souvenirs sont terminés, la vie
Bientôt voudra reprendre le dessus
Gonflée de joie, et je me tais
Et je respire

Ma Terre!
Quelques pas dans la rosée
Mon exil est terminé
Et voilà enfin, pour toi,
La Paix...
Diaphane
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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:10

Ode
(mètre antique)

Moi, la mort, jamais ne croyais l’apprendre ;
Jeune toujours, d’une pèlerine me couvrant,
Mes yeux rêveurs se levaient vers l’astre
Des solitudes.

Lorsque tu parais brusquement devant moi,
Toi, souffrance, si douloureuse et douce…
Jusqu’au fond j’ai bu le bien d’une mort
Impitoyable.

Tel Nessus, je brûle vivante, tortures
Toutes pareilles aux toiles vénéneuses d’Hercule ;
Ni les vagues, ma flamme, ne pourraient l’éteindre,
De l’entière mer.

Par mon propre rêve, dévorée, je pleure,
Et mon propre feu me consomme, bûcher…
Clair, je peux en ressusciter encore,
Comme le Phénix ?

De ma voie, les yeux qui me troublent, périssent,
Et reviens dans l’âme, indifférence ;
Pour pouvoir mourir calmement, redonne -
Moi à moi-même.


MIHAI EMINESCU : A L'ETOILE

A l'étoile


A l'étoile qu'on aperçoit
Il y a un si long chemin
Que la lumière traversa
Par les millénaires sans fin.
Peut-être est-elle éteinte dans
L'immensité des lointains bleus
Mais c'est à peine maintenant
Qu'elle reluit dans nos yeux.
Les traits de 1'astre mort là-bas
Montent au ciel lentement;
Elle était sans qu'elle fût Ià,
Quand on la voit elle est néant.
Ainsi quand notre amour divin
Périt dans la profonde nuit,
L'éclat de notre feu étaint
Persiste encore, nous poursuit.
Diaphane
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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:10

Je suis une forme de monstre qui criait moi au centre du monde. Je le sens, c’est pourtant pas grand-chose à part ce petite chose qui se voit comme un infini et un centre du monde. Oui, je sais. Je sais que je suis cela et je m’en excuse devant vous. Je le sais bien et quelque part c’est notre beauté, nous sommes des grains de sable qui ont la belle ambition d’être une plage. Donc n’y voyez vraiment rien d’orgueilleux, quand je vous dirai que je suis l’évangile : la réalisation de ce qu’il y a de merveilleux dans le monde. Et encore, je dis moi, mais …
Alors quel est ce miracle ? N’y a-t-il pas effet d’annonce et parleur illuminé ? Bien entendu que non, mais voilà ce qu’il en est.
Je suis sous le choc et sous un choc terrible. Je dis terrible d’ailleurs non pas sans le traditionnel, mais parfaitement justifié, frisson de culpabilité et de larmes du cœur. Terrible, à mon échelle. Une échelle s’appelle Ego. Pas Alter. C’est son nom et sa fonction, la personnalité est toute entière prisonnière de son vécu, de son corps, de son œil et de son amour. Il le faut.
Mon choc est donc terrible (et l’art, d’ailleurs, ne naît il pas du terrible, et de son frère jumeau, le sublime ?)Et rien n’y tient. Et j’ai goûté, passé mon doigt sur la surface, en récolter la poussière cendreuse et sentir que le meuble est de mauvais bois, j’ai goûté à ma joie réactive (en réaction à l’écrasement initial, car il faut vivre, et vivre en croyant pour que cela ait un sens). Elle m’est tellement utile est nécessaire, mais je sais ce qu’elle est. C’est une réaction. Comme celle de fermer les yeux quand on se noit. Et avant de se noyer, inspirer un grand coup, parce que on doit vivre. Paradoxe. Et ma joie est un mauvais meuble. Elle n’a pas d’orgueil et s’effrite, se démantèle en fondant au soleil, puisque ce soleil commence à me brûler la peau plus qu’à me réchauffer.
Et sous l’action de ce choc, il faut des os souples. Il faut changer, il le faut. Le changement est insondable. La profondeur des cœurs des elfes noirs ne se fait pas vers des sommets mais vers des abîmes. Le plus important est en dessous, en dessous de la conscience. Mais il y a des rééquilibrages et mes secrets mètres travaillent à créer un jardin d’oliviers. Une personnalité adapté (merveille de l’esprit!). Et il faut l’accepter car il faut croire que l’esprit fait pour le mieux (c’est quand on décrète ce que fait notre esprit que l’on tombe. Bien fourvoyé celui qui ne le voit pas. Quand on dit « je ne peux pas… » «ce n’est pas ma nature », et qu’au fond de sa nature on sait que l’on va mal au pire.), mais pour faire pour le mieux, il détruit et fauche mes réflexes et sur les jeunes pousses, des valeurs, des représentations, des musiques, un vocabulaire doivent pousser. Et je ne veux pas les aimer car je sais qu’il s’agit d’un travail de nécessité, pour vivre entière (et déjà vivre entière est une notion de mon époque. Ah relativisme), mais les valeurs que je crée sont efficaces mais malhonnêtes car sources de la douleur et de sa peur surtout. Et je les ai, et leurs visages changent sans discontinuer. Et ne les acceptant pas, je ne les professe pas, ou du moins mon esprit s’en détache, prend immédiatement pour vraie toutes les autres également.
Et je vis dans un univers d’arguments et de contre arguments, mais aucun ne vivant plus longtemps que l’autre. J’ai une certaine douleur et fatigue qui avancent. Mais est ce grave ? L’accélération de mon changement fait que mes yeux se braquent sur lui qui m’amène à voir même en chute, un rêve étrange et beau, d’autant que la conviction de sa réalité m’envahit ce cœur débordé. Quand un soldat est fatigué, il faut qu’il prenne plaisir à manger. Sinon ce n’est plus un vivant ? Les arguments et les contre arguments ne forme pas une ronde neurasthénique car blasée par le fait que tout puisse paraître vrai ou faux alternativement en moi, toutes ces possibilités dansent autour de mes yeux, sans que je puisse leur accorder un jugement positif. Je suis plastique, donc. Le changement vient naturellement, je le refuse elfiquement, et l’applique sans l’appliquer. La contradiction me devient normale et la douleur que je ressens me rend plus sombre. Je peux aimer ce que je veux. Ce que je veux dans les limites de ce que je veux, qui n’est pas, justement « tout » et notamment pas l’horrible. Je peux aimer ce que je veux veut dire, simplement, que mon espoir est grand mais n’est plus fixé, comme s’il était en résidence, et de même pour ma joie. Je peux me voir ambitieuse et modeste, sans peur véritable de la contradiction .Ainsi, me diais-je, si je suis la bonne nouvelle, ce n’est bien entendu pas en tant qu’individu social, mais en tant qu’ectoplasme heureux. Peut être n’est ce que le temps d’une chute, mais j’aime à croire que cela montre dans mon cœur, bien plus déchiffrable que ce texte, il y a une preuve de salut pour notre race. Il y a la possibilité d’évoluer et de changer. Et si ça ne fait pas tout, rien ne se fait sans ça. Il faut le sublime, et il faut aussi l’amour. Il faut la force, le poivre, le bélier pour affirmer l’identité noire et être tout simplement partie des forces (sociales, politiques, économiques, religieuses) qui poussent et amène à un accord par leur annulation et compensation réciproque. Je sens que mes os gagnent en volume, que l’accueil de mon esprit grandit alors que mon corps s’adapte et voit s’installer la fatigue, la grande fatigue (grande ?). Il faut la force, le poivre et le bélier, mais il faut également le changement qui nourrit et rend ivre cette force, et la même force dans les yeux du bélier qui flotte comme un arc-en-ciel. Comme quelque chose de beau vers lequel on va, sachant qu’il n’y a pas de chaudron rempli d’or à son pied, mais prenant plaisir à sauter un torrent sur le chemin, croyant que c’est vraiment un beau pas pour tous, et pas que pour, alors qu’on sait que nous, grains de sables se voulant plage, sommes en fait bien petits.

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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:11

~ Au milieu des murs blancs capitonnés, trône un vaste lit surplombé de
rubans pourpres, épars, des instruments s’approprient la pièce. Sur la
droite, une console parée d’un miroir. Sur son plateau, une bougie
visiblement maigrie par les flammes, un verre de cristal, un parchemin –
écriture nerveuse, sèche. ~


Où est mon esprit.
Où est ma raison, Mère, aidez-moi, je vous en prie… Aidez-moi, à ne pas
fléchir, à ne pas baisser la tête, détourner les yeux de mon chemin, de ma
destinée, de mon étoile, aidez-moi à mourir, s’il le faut, mais ne me
laissez pas souiller une âme qui rayonnait autrefois de pureté, de cette
enfantine pureté, après laquelle tous galopent. De cette candeur pâle, qui
rappelle à l’esprit une avalanche d’images, réelles, fictives, embellies
par la brume du souvenir. Aidez-moi à ne pas rendre les armes, à continuer
à lutter pour une cause désespérée, pour la Lumière, seulement pour la
Lumière. A soutenir ce que je crois beau, à accomplir cet acte
désintéressé, sans fin, sans jamais de fin.
Oh Mère, je ne peux pas croire ce qui m’arrive, je ne peux pas croire que
ce corps est le mien, que cet esprit abrite mon noyau, mon essence. Je ne
peux pas croire que les ficelles de ma vie aient été tirées de cette
manière, que les cartes aient été abattues comme elles l’ont été , et qu’à
l’aube de ma majorité, je sois venue à souhaiter la mort comme seul moyen
de me protéger…
Je ne veux repartir vers mon passé, même si ici, tout est noir, ou vide
pour être plus précise, je veux retourner vers le noir, la fébrilité du
Commencement, je veux retourner vers cette deuxième naissance, cette
deuxième naissance, cette deuxième chance. J’avais tellement à accomplir,
or qu’aujourd’hui tout est mort et rien ne vit encore. J’avais tellement
d’espérances, alors qu’à présent, c’est une démence stridente qui
m’enserre, un étau, une masse, un choc, un labyrinthe. J’ai envie qu’il me
prenne définitivement, que mes tympans explosent, que ma nuque se brise,
que mes yeux roulent, que tout soit liberté, pour que cette force que j’ai
en moi retourne en Terre, retourne abreuver des horizons plus clairs, et
eaux plus lisses, pour que l’énergie dont je déborde cesse d’abreuver sa
propre perte, j’ai envie qu’elle ruisselle dans mon sang, qu’elle retourne
d’où elle est venue, je sens ma nuque devenir lourde, tellement lourde, je
n’ai que des reproches à m’adresser, ce n’est pas le hasard de l’existence
qui m’a menée ici. Ce que j’ai découvert, par les brèches de mon esprit,
par les brèches des murs érigés pour me cacher à moi même ce que je n’ai
pas compris. Ces abus, cet abus, dont j’ai été l’objet.. Il ne me met même
pas en colère, c’est simplement le signe que quelque chose ne tourne
vraiment, vraiment, vraiment pas ron … Pourquoi, pourquoi Mère? Ce n’est
pas ça qui m’a conduite ici, ce ne sont pas ces instants,
l’incompréhension que j’aurais pu ressentir vis-à-vis d’eux, puisqu’aux
prémices de ce monde nouveau, ils n’étaient que cendre et oubli…
Pourquoi, pourquoi est-ce que mes veines se cambrent, pourquoi mon sang
s’emballe-t-il, pourquoi mes yeux virent à un noir charbon, à un noir de
chaos et de haine, lorsque certains mots m’effleurent, pourquoi ne puis-je
même plus supporter ces personnes qui ont fait tellement pour moi,
pourquoi faire preuve d’autant de haine, jusqu’à ne plus pouvoir la
refouler.
Aujourd’hui, je repense à tous ceux que j’ai perdu.. morts.. éloignés par
la vie .. moralement décédés .. physiquement emprisonnés …
Que de sang , dans mes yeux , dans mes veines , dans mes larmes , du sang
, la mort , Elle , toujours… Ma nuque se brise, encore, un peu plus…
L’abandon de la lutte, lorsque la lutte demeure, lorsqu’elle ne défend
rien d’autre que sa propre existence, devenant une prison pour ceux qui
lui offrent leurs bras, leur âme …
Trop de noir, trop, je ne me plains pas, je n’ai pas le droit de me
plaindre, non, non, jamais, je ne peux pas me plaindre, à la vue du
courage que toutes les personnes touchées par la misère, par la fatalité,
par l’injustice peuvent déployer… Je suis lâche … Trop lâche …
La musique alanguit mes instincts, et c’est offerte que je me présente
encore aux brumes de la nuit… Elle m’engloutira, comme tous les soirs, et
je ne sortirai d’un cauchemar que pour retomber dans un songe.. Dans un
songe sans fin… Encore…
Quand le Paradis s’effondre, que tout est mort et que plus rien ne vit. Ce
monde, c’est la Terre Mère. Ce monde est mon Univers.. Ce monde meurt et
je meurs avec lui.


Lou.
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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:11

Ad majorem dei gloriam

Les hommes bâtissent encore

Les prêtres prient toujours

Le guerrier serre ses armes

Ils préparent pour leurs enfants


Des enclos de bois où d’airain

Pour les faire à leur image, Pauvres

En eux mais sur Terre souverains.

Ayant dans leurs cœurs fixé comme un pendentif

L’aiguillon qui les guide vers le Beau, le Noble, le Bien

Fixée par avance, froid et sec, réduisant la vie à un artifice

J’allais moi aussi placer ma jeunesse entre leurs mains

Mais depuis quelques temps, voilà que montent

D’autres chants, que chantent d’autres vents

Vers le Nord à présent, vers le bout de la Terre

Aller sans cesse, sans s’arrêter jamais mais en étant partout

Ceci est ma clef, trouvez la votre, me suivrez-vous ?


Je serai jusqu’à dans les corolles des fleurs du pré

Jusqu’aux halo des étoiles, je traverserai le ciel

Colorée, immobile, chaque voyage sera mon âme

Ils me poursuivrons avec leurs armées et leur haine

Peut-être me poursuivrons-t-ils jusqu’en Enfer

Où alors ils m’oublieront passée la frontière.

Lou, en route vers son rêve, appose sur ses yeux

Deux mains calmes et se prend à rêver,

La pluie vient me chercher, depuis les Cieux

La plaine déchirée que la nuit semble dévorer

Un son encore, puis l’Ombre, calme, descend.


Je ne suis plus parmi les vivants

Il fait nuit, Linthel, attends-moi encore !

Laisse moi brûler pendant que tout s’endort !
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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:12

Un mot

Il s’écrit

Il se dit

Il s’épelle

Mais ce n’est pas si simple

Un jour

On le crie

Un autre

On le murmure

On voudrait le briser

Le jeter contre un mur

Le hurler sans cesse

Alors qu’hier

Il n’était qu’une caresse

On les placarde, on les cache

Dans des enveloppes, sur des affiches

Mais que te dire, à toi ?

Silencieuse, qui n’existe pas ?

Souvenir vague, ombre en friche

Absente, je suis mélancolique

Dans notre aventure

Manquent le son et l’image

C’est peut-être pour ça

Tu me penses sage, je suis muette

Tu me penses rêveuse, je suis murée

C’est à ton souvenir

C’est dans l’ombre

Et tout bas

Qu’il faut parler

Mais je m’en fiche

Je ne crois pas

Je voudrais juste

Ne rien dire

Près de toi

Et qu’en est-il

De ce dernier mot à venir ?

J’y place tout mon cœur

J’y joue mon avenir

Qu’adviendra-t-il ?

Le mot qui me sauvera ?

Mais que me reste-t-il à dire ?

En écrivant …

Chaque ligne est mon empire

Chaque mot ma couronne

Dans chaque espace je respire

Je suis ici, puis on me retrouve

Entre deux lettres, je me couvre

Futile et dérisoire, je dirais en partant

« Mais que me reste-t-il à dire ?

En écrivant … »

C’est à ton souvenir

C’est dans l’ombre

Et tout bas

Qu’il faut parler

Mais je m’en fiche

Je ne crois pas

Je voudrais juste

Ne rien dire

Près de toi
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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:12

Une odeur... Clair comme un cristal, ce musc dessine sa transparence par la fleur d’oranger et se poudre d’iris blanc de Toscane. C’est une subtile alchimie, l’expression d’un style alliant l’abstrait et la légèreté. Une senteur lumineuse qui ne garderait du musc que la pureté et la douceur.



Que fais-tu effondrée ainsi ?
Tu recules, tu abandonnes ? Folie !
« Que faire donc et où trouver l’espoir » ?
Mais tu oublies que ce qui aujourd’hui est
Ton Fardeau*
Demain sera peut-être, qui sait,
Ta Gloire !**
Chaque heure ne diffère de la précédente
Que par le poids qu’elle ajoute à nos misères
Serions-nous au soleil, serions-nous oubliés
Par les tourments de notre vieille grise Terre
Le temps implacable trouverait à travers l’éther
Une voie pour creuser encore nos visages
Chaque heure est pour nous la plus obsédante
Et des débuts de ton voyage, de ses premiers instants
Je ne peux m’en souvenir, mais relève toi à présent
Ouvre tes yeux, tu connais ton grand âge
Si le but de ton exil ne t’apparaît pas clairement
Tu sais néanmoins quelle force te pousse par devant
Quelle plus douce mélodie pour trouver le sommeil
Que l’oubli dans le voyage perpétuel ?
Fuir les souvenirs, vers le pays des merveilles
J'ai vu tes vêtements se déchirer
Sous les griffes que tu caches, malhabile
Créature, tes yeux gonflés, noircis, rougis
Et le sang, qu’en fais-tu, ma chérie ?
Et les corps qui tombaient, et les mères, les enfants ?
Folle, à présent dans ton sillon morbide
Molles, glissent les heures de tentation, elles te suivent
Tu disparais encore au coin d’une rue
Est-ce ainsi que tu imaginais ton si beau pays ?
Devais-tu y parvenir enfin mais si mal vêtue ?
Le souvenir te pèse . Le remords te tue ?
Le pays des merveilles n’est pas pour les assassins
Tu aurais du le savoir,
Mais maintenant, où iras-tu ? »



*(Fardeau, poids et contrepoids s’agitent dans les roues de ton esprit, ils produisent le rythme balancé de ta folie. Mécanisme inhumain, froideur mécanique, roues dentées, pilons et pals, tous t’attendent, un seul coup te sera fatal. Toi si innocente et si jolie, sombrerais-tu à présent dans la folie ? Pourquoi ta main qui jadis touchait et caressait aujourd’hui cherche si frénétiquement à m’enserrer ? Veux-tu m’étrangler ou me tuer, belle, un meurtre de plus ? )

**(Le repos de la mort ou as-tu encore quelqu’espoir ? Attends encore, bientôt viendra le soir. Tu connais les atmosphères, tu connais les cris qu’exhale le souvenir quand il te submerge. Alors, qu’attends-tu ?)
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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:12

Un souffle porta les quelques notes tremblantes de ma voix. "Mais que fais-tu ? Pourquoi es-tu habillé ainsi (Il portait une robe longue, rouge et noire, telle une robe de procureur) ? Et surtout pourquoi tu ne me réponds pas par Shilien !" Je suis dans une pièce dont la géomètrie est mobile, les murs se gondolent se percent et se bombent, je ne comprends pas. Il court dans un espace qui semble infini, comme sortant d'une bouche d'ombre dont l'embouchure est un des pans de la chambre. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Mon coeur se soulève. La folie après mon coeur attaquerait mes sens ? C'est impossible, je ne veux le croire. Je ne veux pas. Arrête-toi, je t'en prie ou je te tuerai de mes mains. Mes mains, justement, se glacèrent. Sur mon épaule droite coule un liquide métallique, froid et lourd. Je ne peux retenir un mouvement de répulsion, un bond de côté accompagné d'un cri à peine étouffé. Il ne cesse pas sa course. Je m'accroupis et entoure ma tête de mes bras. Ce qui a derrière moi veut-il ma mort ? Est ce lui qui veut me tuer ? Est-ce moi qui ait frôlé la mort ou qui la frôle en cet instant ? Je n'ose me retourner, qu'était-ce, derrière, moi ? J'ai senti une chaleur qui m'a glacé le coeur.



"Entre les flèches de lumière

Filant devant ses yeux,

Et s'élançant vers son coeur.

Avec pour seul idéal dans son ultime bataille,

Comme seul moteur de sa frénésie

Sa robe rouge et noire. A présent

Déchiquetée et qui, fouettée par le vent

Flotte comme un étendard, Mort, lui?

Et derrière toi, qu'est ce que je vois ?

Une femme, la peau est de glace métallique,

Mais lorsqu'elle s'écroule monte sa voix

Impossible de me méprendre, de me reprendre

Il se relève et enfonce dans le corps vide

De la victime une lame, se retire, pudique,

Et me laisse ici, sans voix devant un corps vide, un corps vide !

Une autre mort dans nos songes ? Car je rêve, je le sais

Mais ceci ne pourra plus, dorénavant, me rassurer."

Un son, celui de mon propre cri, me réveille. Une nouvelle fois, je parviens à m'agripper au bord du gouffre. C'est à n'y rien comprendre. Je ne sais pas où tu es.

Mais, voilà de nouveau deux lignes de ce texte auquel je peux m'accrocher. Je sais qu'ici recommence la réalité, pour un moment.

Je les fixe, les relis. Ces deux lignes seront un repère fort, m'ancrera pour la suite. Je les laisse respirer ....

Puis je passe, j'y vais. C'est là que tout a commencé et j'aimerais que là, il y ait une clé pour que tout se termine. J'en doute. J'évite de trouver le soleil sur le chemin. Que le vol prenne son temps, je guette la nuit. Quelques heures plus tard …

Un souffle de vent balaie les dunes les plus mobiles, les sables les plus étouffants de chaleur. Je les ai déjà vus. Ils sont peut être, malgré leur grande fugacité, ce qui a le moins changé. Je me trouve plus vieillie qu'eux, qui ont traversé des siècles que nous avons tous oublié. Mes quelques années ont pourtant creusé des sillons dans mon âme plus profonds que la courbe des dunes, les belles courbes, formes féminines, plus fortes que moi.
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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:13


Leurs yeux toujours purs
(Leurs yeux toujours purs est le 22ème des 45 poèmes de la section finale des nouveaux poèmes de Capitale de la douleur - Paul Eluard)


Jours de lenteur, jours de pluie,
Jours de miroirs brisés et d'aiguilles perdues,
Jours de paupières closes à l'horizon des mers,
D'heures toutes semblables, jours de captivité,

Mon esprit qui brillait encore sur les feuilles
Et les fleurs, mon esprit est nu comme l'amour,
L'aurore qu'il oublie lui fait baisser la tête
Et contempler son corps obéissant et vain.

Pourtant j'ai vu les plus beaux yeux du monde,
Dieux d'argent qui tenaient des saphirs dans leurs mains,
De véritables dieux, des oiseaux dans la terre
Et dans l'eau, je les ai vus.

Leurs ailes sont les miennes, rien n'existe
Que leur vol qui secoue ma misère,
Leur vol d'étoile et de lumière
Leur vol de terre, leur vol de pierre
Sur les flots de leurs ailes,

Ma pensée soutenue par la vie et la mort.
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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:13

Sur l'une des portes d'une maison du Village sombre :


« Have you got ? »

« Hymne à la mort...

Je veux m'en aller, loin, par delà
L'imagination des poètes, là-bas
J'préfère me vider de tout mon sang
Plutôt que d'écumer la Terre en rampant... »

L'inspiration m'a quittée, je ne suis plus qu'une masse froide et mécanique, semblable à la base drow comme une pierre à une autre...

J'ai cru, beaucoup, j'ai voulu croire en la vie, croire en l'espoir, j'ai crée des mondes féériques où mon esprit flânait dans un état d'insouciance fragile, prise entre la réalité et le rêve, et chaque coup de la vie me faisait quitter cette délivrance de cristal.

Mais nous sommes bien des Elfes Sombres !
Regardez danser l'eau des rivières, regardez les oiseaux trembler au creux des arbres, vous ne sentez pas cette légère harmonie, cette concorde omniprésence, ces mélodies berçantes, calmes ou bien débordantes d'une force électrisante, ces mélodies qui vous donnent envie de chanter à tue-tête l'amour, la haine, l'incompréhension?
Ce fragile équilibre qui régit toute vie, l'alchimie complexe grâce à laquelle se tressent les sentiments, la complicité ou bien la bienveillance d'un regard ? La simple beauté d'une fleur comme l'indéfinissable crépitement d'espoir que peut inspirer une chason, un air? Ne voyez-vous pas la pureté du bleu azuréen, les colorations tristes ou éclatantes de monde qui n'attend que vous ? Les aventures à vivre, dans les folles prairies, dont nous nous privons, chaque jour ? La puissance des sentiments, qu'ils soient de joie ou de peine, leur intensité folle ?

Mon temps se termine, mon esprit s'affaisse chaque jour, la mort insidieuse ruissèle dans les veines, et dans ses ailes, elle m'emportera, en me berçant, comme on berce un nourrisson émergé d'un cauchemard pour le rassurer, la mort m'enserrera, et je m'endormirai, insouciante... Mais à vous, fères et soeurs, j'adresse cette prière... Vous êtes tous si proches, si semblables, nous formons une grande et belle famille, avec nos discordes, nos heurts, certes, on s'égratigne, on se déteste, parfois, on se maudit, mais... Nous resterons tous tellement semblables, tellement elfirquement proches...

J'ai le sentiment, au fur et à mesure que mon regard me trahit, de sentir une nuit se lever sur nos terres, une nuit ténébreuse, s'étendre sur nous tous... J'aurais aimé être celle qui apporterait un espoir nouveau à tous, une lumière éclatante, mais l'existence et le mal-être me rongent, tout devient noir et futile, le rêve me fuit comme le soleil fuit les ombres, et je préfère m'en aller, partir loin, fuir... J'espère pour vous, simplement j'espère...

Il y a tellement de magie dans le jour qui se lève, qui renaît ardemment, patiemment, de cendres d'étoiles, tellement de beauté dans un soleil qui meurt, en embrassant l'horizon, il y a tellement de chaleur qui envahit les amoureux, tellement de sincérité dans l'amitié, tellement, tellement de lumière qui envahit les yeux éplorés, un jour d'espérances, un jour de renouveau, il y a tellement de choix pour nous tous, tellement d'alternatives, la vie est un jeu complexe. Il y a tellement à s'émouvoir, pour chacun, tellement d'intensité pour laquelle le coeur des notres peut vibrer...
Personne ne sait rien sur rien.


- signe de sa plus belle écriture -
Venorsh
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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:14

-Elle est partie. Je la cherche. Le ciel l’a enlevée et dans un souffle, un claquement de doigts, je me retourne : Elle n’est plus là. Je cherche quelques instants encore, une trace, un indice, puis rien, la nuit tombe et je m’assoies . Un instant je pense « la lune sera belle ce soir » avec l’intonation intérieure de ces phrases dérisoires que nous prononçons dans le seul but de nous donner un peu de courage, ou plutôt, pour se donner l’illusion du courage. Fuite cadencée de cet esprit qui voyant sa chute proche s’imagine qu’il sait voler. Quelques instants encore je parviens à y croire puis alors que le ciel s’embrase tout doucement, alors qu’il s’enivre de majesté au dessus des voûtes végétales sous lesquelles je m’abrite, mes yeux se ferment, il fait noir, Elle est partie, il n’y a plus rien à voir. Elle a happé dans son départ la couleur de nos visages, le plaisir d’être tout simplement, petite semeuse de joie à la recherche des merveilles devenue faucheuse de nos espoirs, car je le sais, car je le pressens, c’est maintenant qu’il faut partir . Chaque seconde ajoute à ma peine et je ne puis me décider, Chaque jour le matin m’enchaîne à ce monde que je ne puis à présent voir que comme glacé. Où es-tu à cette heure ? campagnes domestiquées, terres brûlées, pluvieuses villes, toutes fûtes dans mes rêves les décors où l’âme pouvait prendre tout son élan mais à quelle vitesse un paradis se change en prison si l’on s’y laisse enchaîner .Ma liberté sera telle, j’enterrerais à chaque lieu de passage mes souvenirs, sous terre ils diffuseront mon message par racines tourbes et le vent sera l’exhalaison de ma prière. Ne pas demeurer morte et tapie, la ville peut être un refuge, la terre déserte un sanctuaire pour peu que tu t’y immerges comme dans un rêve. Avant d’être ce que je suis, un corps un esprit, je La cherche et je ne suis que le mouvement et la fluidité de ma traversée. Je suis une comète et chaque seconde je brûle et j’illumine. Ne sois pas comme ceux-ci qui brûlent mais n’éclairent rien. Ces mots scellent le départ du village de mon enfance. C’est une pure folie et je le sais. Par tous je serais honnie pour avoir osé lever le voile sur notre misère et notre besoin d’un Ailleurs. Paradis sans portes ni fenêtres, leurres difformes et avides de nos jours, je ne veux plus être enfermée ! Je m’en vais, Mère, je te suis, j’en suis sûre, et je suis en retard, alors en route, en voiture, en avant, que la route soit belle. Adieu ma ville, Mère m’attend.

-« Partiras-tu ainsi, oubliant derrière toi tes aïeux, la place qu’ici ils ont construit pour toi, laissant se briser à terre le respect que tu devrais avoir pour eux »
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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:14

~Dans le large ouvrage, une feuille volante, l'écriture appuyée, nerveuse.~

Chapitre 1 : Où l'on apprend que quelque chose d'étrange se produit dans la vie de deux jeunes être.

Un souffle, un son, c'est ce que je cherche. Un indice, une piste, le seul cercle dans lequel, bras tendus et corps à vif, je puisse être inscrite. C'est dans la pliure de mes liaisons nerveuses et la courbe de mes veines que se trouve ce si petit chuintement, ce son si discret, celui du craquement désordonné des os, symptôme d'un esprit en déroute.

Un souffle, un son, c'est ce qui m'a mise en mouvement. Un regard croisé un jour dans les rues de de la cité, perle de notre monde. Eaux salés dans lesquelles on voudrait se baigner, lumière que l'on croirait tombée du ciel, et puis le sable... Murs gris et argents, sous la coupe du ciel trop noir pour être. Un pli de tissu blanc qui me dissimule le spectacle de la ville-brasier. Je veux faire vite et retrouver ce souvenir. C'est sa voix qui siffle un air que je n'avais jamais entendu. C'était ... Et puis je m'approche d'elle. Je lui dis que j'ai l'insistante impression que je l'ai déjà vue quelque part. Elle me répond par un rire et, perchant sa voix au dessus de ma maladresse, elle s'excuse et me laisse à mon dépit. Quelques instants passent et je pense ... Pourtant il me semble bien que ...

Un souffle et un son, ensuite, c'est le cri dans le ciel des longs oiseaux de la Crypte de la Disgrâce, la terre pluvieuse. C'est ici que je me repose, après avoir admiré les brûlures que le soleil du désert avait laissé sur ma peau. Les parfums ici sont d'une force intolérable, d'un délice que les premiers esprits ont du fuir tant il semble que c'est un poison pour l'âme, tant il est fort et enivrant. Ce cri se répercute sur les parois de mon crâne. De quoi ai-je donc rêvé cette nuit, et qui était cette femme qu'en songe je vois si souvent ?

Je me reprends rapidement et entreprend de feuilleter quelques tomes de mes souvenirs de voyages. Des clichés rongés par le temps, et je les contemple, un par un. Plus exactement je les scrute, tel une aventurière. Je cherche dans les détails, dans les éclats de pierre, dans les traces laissées par mes pas, et que je dessinais par désir de contrecarrer leur disparition prochaine. Je cherche dans les souvenirs associés à ces images, je cherche dans les dates imprimées à leur dos, je cherche dans les régions obscures de ma mémoire. Chaque élément de son corps et de sa voix me sont connus. Il n'est rien d'elle que j'ignore, sinon son nom, sinon ce moment de mon existence où elle est venue à moi.

Un souffle, c'est celui qui oriente mes recherches à chaque coup de pieu. Les portes de ma demeure enfantine cèdent les unes après les autres, profanées par moi alors qu'elles étaient sanctuarisées depuis la mort de ma sainte famille. En cet instant je m'attaque à la porte de la chambre de Nicci de quatre ans mon aînée. Peu m'importe les cieux, j'irais gratter jusqu'aux brasiers du centre de la Terre. J'écume les armoires, les buffets et les meubles. Je vide les caves et ressors sans aucune trouvaille, excepté des montagnes de poussière qui s'accrochent à ma respiration. Quelques livres anciens, quelques soldats de fer oubliés, des jeux surannés, mais rien qui ne retienne mon regard. Je me retourne souvent brusquement, croyant avoir reçu de mes plus profonds intérieurs quelque indication. Un "Mais bien sûr!" m'euphorise mais il retombe bien vite dans un silence, dans un "..." désenchanté. Je ne pourrais d'ailleurs sans doute pas le rendre mieux. "..." est la suspension du souffle, discontinu mais pourtant, dans l'errance, persuadé qu'il y a, entre ces deux guillemets, quelque chose, caché dans l'interstice séparant deux des points, quelque chose que je cherche et qui m'attend. Je renverse les points, et " ", il n'y a plus qu'un vide dans lequel je vois mon reflet déconfit. Je ne peux retenir un sentiment de honte. Qu'est ce que je fais là ?

Un son a attiré mon attention. J'étais avec Khala, mon éternelle compagne, nous égrainions les pas sur le chemin qui mène à ma demeure. Sur ces chemins qui, au fil du temps, ont fini par prendre nos visages et nos habitudes, j'entendis en effet mon amie pousser un soupir. Elle était lasse. Elle pesait sur sa monture comme les heures d'insomnies, poches pleines de bile, pendaient à son front. Somme toute, à part un certain décalage esthétique, la scène n'a rien de spectaculaire outre mesure. Mais mon esprit et mon cœur restent étriqués dans l'énigme qui les préoccupe. Distraitement, faussement distraitement, je m'adresse aux cernes de Khala. "Eh bien ! Qu'as tu ce matin ? Tu es bien pâle, si ma vue ne me trompe pas." Et en effet je retirais ma capuche pour la contempler et chaque mouvement ajoutait à mon sourire. J'étais bien en sa compagnie. Cela me reposait. Et en effet les cernes de Khala me répondirent "C'est fort possible. Sais-tu que je me remets péniblement d'une nuit agitée ?".

Khala est une voleuse de grand chemin, il faut le dire. Mais elle a la spécificité de l'être sur l'honneur. Ce qui se faisait rare à notre époque. Elle est fière et dévouée. Grande et élancée, elle n'en conserve pas moins dans son visage et le mouvement des hanches, une chaloupe gracieuse et provocatrice, la mutinerie et le feu dans les yeux, la glace dans le regard. Cet sombre là alliait le paradoxe à la danse, séduisait et volait. Pour le reste, je n'en connaissais que très peu à son propos, notre passé commun était un motif assez légitime à nos deux paires d'yeux pour poursuivre côte à côte le chemin de la vie. De sa part, donc, je m'attendais à quelque récit extravaguant, à mi-chemin entre la fable et le rapport détaillé des Gardes. Quelque jeune mâle, peut-être. A moins qu'il ne s'agisse des éternelles dettes de jeu non honorées. Elle avait un talent de conteuse qui ravissait son public, bon public, c'est à dire moi seule. Etrangement, il n'en fut rien et la nouvelle, son récit, me mit mal à l'aise.

Un souffle de feu balaie les images les unes après les autres, elles se succèdent, s'embrasent, dans un univers nuageux, vaporeux. Tout moutonne à l'infini, se mélange et le blanc parvient à se muer en rouge, l'accumulation de ce dernier allant jusqu'à produire du bleu, de manière inexplicable mais magnifique, un peu de la manière des flammes. Je respirais le souffre. Dans ce rêve, elle me raconta s'être aperçue, coulant entre les tentures oranges et pourpres d'un palais. Cette gueule grande ouverte le crachait ensuite dans une artère urbaine populaire, obstruée, compacte houleuse. Elle y navigua avec difficulté, alors que son imagination délirante produisait des déluges de feu et de sang, des superpositions de couleurs improbables que les mots n'expriment pas mieux que les yeux avec lesquels je comprenais son rêve.

Voilà pour le rêve de mon amie. Opaque, équivoque. Il me resta à la saluer pour prendre congé d'elle. Elle insista néanmoins, par quelques pliures de son visage, pour continuer notre entretien. Je ne pus qu'accepter. Une fois confortablement installées, elle scruta les différentes portes d'accès à mon bureau dans lequel nous nous trouvions. Rien, évidement, qui puisse la rassurer. Elle m'entretint donc de ses dettes et de ses dernières idées de "manœuvre", c'est à dire des derniers projets d'escroquerie. J'étais indifférente. Avant son départ, je lui fis remarquer qu'elle avait perdu de sa jovialité. Elle rétorqua que, si je l'avais écoutée convenablement, j'aurais compris que ses rêves étaient la cause de son malaise. Au milieu du déluge de feu, des souffles chauds qui lui léchaient le visage, elle finissait toujours par découper dans la brume le beau visage d'un mâle avant de le battre à mort. Ceci étant fort étrange pour une sombre de son caractère, elle s'était inquiétée. Cette anxiété allait croissante au fur et à mesure que le rêve se reproduisait, toujours implacable.
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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:14

~ une seconde feuille volante ~


Chapitre 2 : Folie.

Voilà que je souffle sur la psyché de ma chambre. Dans la fumée qui se cristallise en buée, les traits de mon visage deviennent bouffons, grotesques. Et voilà ce que je suis. Diluée dans ce masque, je me vois ainsi chaque jour. Je titube également devant les miroirs suspendus aux murs des pièces de ma demeure. Ils lévitent, s'accrochent aux murs et me donnent à me voir. A voir une partie de moi. Je n'en peux plus. Un saoûl sans tronc, me voilà. C'est ignoble (mais c'est aussi une contrepèterie). J'accomplis chaque jour la besogne domestique et professionnelle que je dois aux miens, je me lance dans mes perversions jusqu'à ce que la seule pensée de mon être me devienne insupportable.

Je poursuis mon aventure et mon avenir, mais je suis lasse. Je ne supporte plus cette ... cette langueur ! Je leur crèverai les yeux. Et je vais commencer immédiatement.
Un souffle de vent autour des gonds de la porte de mon domaine. Cette muraille de bois protège mon intimité et, claquée avec colère, elle aspire le vent du dehors dans un chuintement pathétique. Elle s'est refermée sur celui qui partageait ma vie, mon amant, et suçait mon sang, mon bien aimé. Il emporte dans sa gueule moribonde mon fils, ma fille, la prunelle de mes yeux, de mes yeux éternels, non pas de ceux que j'ouvre au soir dans mes songes. Non pas ceux qui pèchent. Dans ces spasmes, je les brûlerais sans rougir.


"Car c'est à devenir folle. Khala me confiait ce sentiment dernièrement. C'est à n'y rien comprendre. A croire que la démence nous a frappée conjointement. Evoquant mon cher, trop jeune amant, je pensais avec lui... « J’aime ça, j'aime cette odeur, cette consistance.
J'aime ces paroles, cette peur.

J'aime l'odeur du sang qui circule dans les connections nerveuses. J'aime les torsions des yeux et des mains de cette encore tout jeune male qui parle.
Je sais que j'ai sa confiance, c'est une barrière à briser de moins. J'ai un accès direct à son coeur. Je ne veux pas son corps, c'est son âme que je vole, c'est dans elle que je plonge les lames de mes mains, c'est là que je désaltère ma soif. C'est vampirique, et plus fort que moi. Il accepte de boire mes paroles. Ce sont les derniers retranchements de sa personne qui explosent, se renversent. C'est lui qui se tue. C'est le camp qui saoûle des hommes (et c'est encore une contrepêterie) qui auraient pu se battre pour elle. Il a accepté.

J'ai découvert ceci, cet art, à mon propre sortir de la mort. C'était il y a fort longtemps, et je préciserais encore si je voulais expier ou expliquer. Mais je ne veux pas. Cette ivresse me suffit. Vous êtes vous déjà demandé quelle devait être la température, la crispation, la sensation d'une main qui déchire la chair. L'avez vous déjà fait ? Je rêve ce rêve à chaque fois que deux yeux, deux grands yeux m'implorent pour de l'aide, d'une manière ou d'une autre.

L'empathie est nécessaire pour ouvrir ces nouveaux délices. Il faut voir, comprendre, anticiper, contrôler les deux parties et les deux factions qui s'opposent sur l'échiquier. Il s'agit de la mettre en action, d'en faire une arme, la plus redoutable de toutes. C'est une œuvre de démon. C'est mon œuvre. C'est ce qui fait d'elle et, qui sait, d'une autre demain, encore, ma créature. Et je m'en irai, repue, d'âme et de panse.

Pourquoi alors ce respect religieux pour ma victime dont je sais pourtant que je colle à ses yeux, que je marche sur ses cheveux ?

Que penses-tu de cela ? Khala ?

C'est ignoble ? Littérairement et .. cela le serait plus encore si c'était vrai. Mais si ça l'était ?

Et si je n'étais qu'une sombre classique comme on en voit des centaines chaque jour. Mais ...... si ce n'était pas le déguisement d'un perverse ? Si (serait-ce possible) c'était la voie que suit l'âme si on ôte des barrières morales ? Je veux faire souffrir, c'est mon plaisir. J'aime regarder de mes quatre yeux le visage que je frappe. Des deux premiers je montre l'être empli des autres et d'une naturelle bonhomie et je suis remerciée et embrassée par la pauvre créature. Les deux autres s'ouvrent spasmodiquement. Chaque coup porté est délicieux. On sait, parfois, que l'on est supérieure. C'est mon cas. Je sais dans certaines situations qu'une pirouette me sauvera de tout, que mon coup trouvera toujours son chemin vers le coeur. Ô toi qui m’as confiée ta tristesse secrète, que n'as tu fait ! Maintenant je sais que pour ton bien je peux t'occire. Je peux prendre ce plaisir de t'arracher ce que tu as encore sur toi, je peux me repaître non pas de mon malheur mais de chaque impact, de chaque regard que je te lance. Je pourrais avoir ton corps mais je n'en veux pas. Je resterai malgré moi bienfaitrice pour toi. Je te remettrai effectivement dans le chemin que tu auras choisi. Je ne te garderai pas pour moi. Je te jetterai. Laisse moi lécher ton sang. C'est tout ce que je te demande. C'est tout ce dont j'ai besoin. Il est frais et personne avant moi n'y a bu, sa source est pleine et je peux le boire à pleines gorgées et me montrer à toi, étincelante, sans que tu le voies scintiller encore au coin de ma bouche. Je te relâcherai, tu ne sais pas que je te torture. Mais étrangement tu as mal ce soir, je le sais. Je le sens et j'aime ça. Oh oui. C'est une perversion capitale, peut-être et elle me coûtera ma tête. Mais je te laisserai. Mon crime est invisible, tu as peut-être mal, très mal. Tu ne sais pas que c'est moi. Moi je rêve peut-être. Je fantasme. Mais cette bile de mon coeur que ma langue pose sur ton ventre, elle corromp mon âme. Tu le sais.

Cette personne dont je parle n'existe quasiment pas. Cette scène d'horreur est réelle.

Elle est le produit d'un être sain, qui utilise sa puissance relativement à un autre être.

C'est un bonheur et pourtant j'ai les yeux ouverts, je sais. Chacun en est capable. C'est délicieux.. Chacun le saura, c'est délicieux..

Mais je suis un brave sombre, je ne suis pas un monstre. Simplement j'ai deux paires d'yeux. Et ceci est le plus grand délice auquel j'ai goûté.

Je sais ce qui se passe. Je suis dans le noir mais je sais que je suis responsable. Je sais ce que mon corps devient à chaque instant, je sais à quel rythme il pourrit.

Vous auriez sans doute préféré que je sois folle ... mais,

Je vis.. C'est délicieux. Chaque nuit je la quitte, "Bonne nuit" , ma chère créature....".



Après eux, avant qu'ils aient disparu au loin, j'ai claqué la porte de ma demeure.


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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:15

~Une feuille presque vierge~

Chapitre 3 : "..."
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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:15

~ Une feuille volante ~

Chapitre 4 : Où l'on dénoue ce qui a été noué.

Sa tante, suite à la faillite de la Maison, décide de passer à l'acte, elle va la voir, elle est au milieu de recherches sur la réminiscence et la pousse, la tante tombe et se fracture le dos.

Sa grande famille, envoie quelqu'un pour la tuer

Khala se ballade avec elle, quelqu'un les agresse, (mais Khala en fait), elle l’a tuée ..

Dénonçant Khala à sa place, elle s'en tire.

Khala décide de se venger, va la voir et lui écrase la tête contre un mur de sa bibliothèque.
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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:15

~Feuille volante, froissée~

Chapitre 5 : Où l'on apprend qu'on ne sera absout de rien.

Là elle se retrouve quelques décennies plus tard, dans son délire précédant la mort.

Puis elle étudie les lieux, erre un peu et tombe sur la sombre, la portant, elle, bébé, dans ses bras.

Elle voit ensuite un mâle ressemblant à Khala (les traits du visage), royaliste, brandir un sabre au dessus de la sombre.

Elle meurt, elle s'assied à côté d'elle, réfléchit, il y a beaucoup de vent, elle regarde Khala-mâle haranguer la foule. Et elle voit, soudain, sur le visage de Khala, se peindre ses traits propres ...

Elle comprend que cette scène, elle la vit depuis sa première enfance et la sait fausse. Pourtant elle va mourir. Elle hésite. elle prend le bébé-elle dans ses bras et attend.

Elle s'assied, profite de l'air de ce rêve ferme les yeux et ...
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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:16

~l'ouvrage semble reprendre son fil, sur l'une des pages, l'on peut lire~

Je n’y vois que trop clair et ça me rend folle.
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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:16

~une écriture nerveuse, encre de sang~


Eh bien Lou, tu t’es faite une raison ?

Perdu ce n’était qu’un rêve d’enfant ? A présent, tu as quelques années de plus, tu as grandie, mûrie, poussée, l’écho de tes songes tu peines à en faire l’aveu, le mal qui te ronge, il te cherche, il te veut. Alice tes yeux sont éteints, regarde-moi ! Ne les détourne pas, ton regard, il n’a pas fini de brûler. Ne les détourne pas ! La raison fragile vole en éclat devant le souvenir de ce que tu aurais pu trouver. Tu l’aurais pris et serré dans ton poing, ton enfance tu l’aurais jetée ? La réalité t’aurait happée et le sang, ce sang si noir que tu as fait couler aurait fait de toi une adulte, une créature étrange, une damnée ? Non Lou, à quel point notre histoire se poursuit, c’est ce que tu en parviens plus à imaginer. Tu as donné vie à des croyances inespérées, la poussière et la boue se sont mélangées, la glaise à rougi, le souffle de la ville s’y est ajouté, la Terre a fait don de sa grandeur, l’océan de sa majesté, tu y as versé le sang et moi la volonté, à présent le pays reste à créer, il est notre voyage même, à chaque instant . Que pourrais-je te dire à présent ? Je ne poursuis plus ton souvenir mais la force qu’il m’a laissé. Pauvre Lou, hier mon guide aujourd’hui… te voilà devant moi. Qu’es-tu devenue ? Comment pourrais-tu encore ne pas déteindre dans le paradis que tu imaginais ? Tu as arraché ton cœur et l’as jeté dans la rivière, depuis je vois ta peur et le marque que tu portes sur le front, errant entre la honte et la déraison. La nuit te voudrait comme oraison, les coins de rue oubliés, sous la neige, sont-ils ton seul horizon ? Lou comme tes cheveux ont noircis, comme tes mains ont maigri, mais tes yeux, eux, ont beaucoup grandi ! Regarde au loin et imagine un instant, suis-moi. Je suis le produit de tes vœux, leur combinaison inattendue, la somme de tes peurs et de tes attentes, sur le chemin j’ai retrouvé ton enfance, toute meurtrière que tu es, je te donne ma confiance. Sans toi je ne pourrais jamais y arriver, tu comprends ? Ne pleure pas, bientôt le jour va se lever, quitte sur l’heure cet endroit où tu déverses ce qui reste de ta vie, Lou, ne laisse pas les larmes te vieillir .. Viens avec moi, ce voyage nous attend encore. Voilà, prends ma main, il faut à présent repartir. Il ne tient qu’à nous d’en faire une victoire ! Il faut conter à travers la Terre, il faut raconter notre histoire. Le ciel est vermeil, tout fane déjà, tout brûle déjà. Les choses prennent différentes teintes d’après le point d’optique que l’on choisit. Lou, repartons, je ne puis demeurer ici à te soutenir plus longtemps, Le Pays nous appelle, la lumière nous réclame, ton visage retrouvera son éclat sublime. Le rêve n’est pas qu’une histoire d’enfant. Par la terre, viens avec moi ! Là tu pourras reposer tes yeux, dans écrin tu reposeras .. En attendant prends ma main, la nuit nous guide et la route est longue. La lumière mourante du soleil vient doucement éclairer le tissu qui protège ton visage. Regarde-moi ? De quoi as tu peur ? Lou tu es triste mais tu es toujours belle. Tu as toujours la route.. Constelle notre chemin Lou ! Viens avec moi, je sais que tu rêves encore.

Dans quelle direction ?

Lou .. ça ne va plus du tout, ça … Laisse-moi t’expliquer à nouveau.
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Message  Diaphane Ven 29 Aoû - 21:16

Le Spleen de Paris ou Petits poèmes en prose - La femme sauvage

Charles Baudelaire

"Vraiment, ma chère, vous me fatiguez sans mesure et sans pitié; on dirait, à vous entendre soupirer, que vous souffrez plus que les glaneuses sexagénaires et que les vieilles mendiantes qui ramassent des croûtes de pain à la porte des cabarets.
"Si au moins vos soupirs exprimaient le remords, ils vous feraient quelque honneur; mais ils ne traduisent que la satiété du bien-être et l'accablement du repos. Et puis, vous ne cessez de vous répandre en paroles inutiles: " Aimez-moi bien! j'en ai tant besoin! Consolez-moi par-ci, caressez-moi par-là! " Tenez, je veux essayer de vous guérir; nous en trouverons peut-être le moyen, pour deux sols, au milieu d'une fête, et sans aller bien loin.
"Considérons bien, je vous prie, cette solide cage de fer derrière laquelle s'agite, hurlant comme un damné, secouant les barreaux comme un orang-outang exaspéré par l'exil, imitant, dans la perfection, tantôt les bonds circulaires du tigre, tantôt les dandinements stupides de l'ours blanc, ce monstre poilu dont la forme imite assez vaguement la vôtre.
"Ce monstre est un de ces animaux qu'on appelle généralement " mon ange! " c'est-à-dire une femme. L'autre monstre, celui qui crie à tue-tête, un bâton à la main, est un mari. Il a enchaîné sa femme légitime comme une bête, et il la montre dans les faubourgs, les jours de foire, avec permission des magistrats, cela va sans dire.
"Faites bien attention! Voyez avec quelle voracité (non simulée peut-être!) elle déchire des lapins vivants et des volailles pialliantes que lui jette son cornac. " Allons, dit-il, il ne faut pas manger tout son bien en un jour ", et, sur cette sage parole, il lui arrache cruellement la proie, dont les boyaux dévidés restent un instant accrochés aux dents de la bête féroce, de la femme, veux-je dire.
"Allons! un bon coup de bâton pour la calmer! car elle darde des yeux terribles de convoitise sur la nourriture enlevée. Grand Dieu! le bâton n'est pas un bâton de comédie, avez-vous entendu résonner la chair, malgré le poil postiche? Aussi les yeux lui sortent maintenant de la tête, elle hurle plus naturellement. Dans sa rage, elle étincelle tout entière, comme le fer qu'on bat.
"Telles sont les moeurs conjugales de ces deux descendants d'Eve et d'Adam, ces oeuvres de vos mains, ô mon Dieu! Cette femme est incontestablement malheureuse, quoique après tout, peut-être, les jouissances titillantes de la gloire ne lui soient pas inconnues. Il y a des malheurs plus irrémédiables, et sans compensation. Mais dans le monde où elle a été jetée, elle n'a jamais pu croire que la femme méritât une autre destinée.
"Maintenant, à nous deux, chère précieuse! A voir les enfers dont le monde est peuplé, que voulez-vous que je pense de votre joli enfer, vous qui ne reposez que sur des étoffes aussi douces que votre peau, qui ne mangez que de la viande cuite, et pour qui un domestique habile prend soin de découper les morceaux?
"Et que peuvent signifier pour moi tous ces petits soupirs qui gonflent votre poitrine parfumée, robuste coquette? Et toutes ces affectations apprises dans les livres, et cette infatigable mélancolie, faite pour inspirer au spectateur un tout autre sentiment que la pitié? En vérité, il me prend quelquefois envie de vous apprendre ce que c'est que le vrai malheur.
"A vous voir ainsi, ma belle délicate, les pieds dans la fange et les yeux tournés vaporeusement vers le ciel, comme pour lui demander un roi, on dirait vraisemblablement une jeune grenouille qui invoquerait l'idéal. Si vous méprisez le soliveau (ce que je suis maintenant, comme vous savez bien), gare la grue qui vous croquera, vous gobera et vous tuera à son plaisir!
"Tant poète que je sois, je ne suis pas aussi dupe que vous voudriez le croire, et si vous me fatiguez trop souvent de vos précieuses pleurnicheries, je vous traiterai en femme sauvage, ou le vous jetterai par la fenêtre, comme une bouteille vide."
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